Grand Prix de Belgique

Epargné par les caprices de la météo, vendredi, les pilotes et leurs équipes n'ont pas été vernis ce matin. Un épais brouillard mêlé à une pluie discontinue avait contraint la direction de course à réduire les deux séances de 45 minutes à une petite session de 15 minutes à peine, les derniers instants ayant été perturbés par l'embardée de Gimmi Bruni et sa Minardi en haut du raidillon de l'Eau Rouge.

Il ne pleuvait plus que très légèrement au moment de débuter le tour de pré-qualification de ce GP de Belgique mais la piste était encore très humide. Premier pilote à plonger dans l'inconnue - Michael Schumacher s'ébrouait avec bonheur - tout en restant sur ses gardes.

La Ferrari coupait la ligne de chronométrage en 1'53"755 et laissait la place à son 'second' - Rubens Barrichello - toujours très à l'aise quand ça glisse. Le Brésilien restait néanmoins en retrait face à la performance de son chef de file: +1"158!

Fernando Alonso - sur des œufs - accusait plus de trois secondes de retard à l'issue du deuxième intermédiaire. Juan Pablo Montoya se montrait nettement plus agressif à bord de sa Williams-BMW qu'il poussait dans ses derniers retranchements pour tenter - en vain - de conserver le contact avec les deux voitures rouges.

Le passage des deux BAR-Honda de Jenson Button et Takuma Sato se soldait par un constat similaire - trop d'eau - l'Anglais réussissant à conserver un peu moins d'un dixième d'avance sur son équipier Japonais. Les mauvaises conditions météo ne favorisaient pas la prestation Antonio Pizzonia - le premier au-dessus de la barre des 1'59 au tour cet après-midi.

Giancarlo Fisichella - troisième pilote Bridgestone en piste sous la pluie - confirmait la supériorité du manufacturier nippon dans ces conditions d'adhérences.

David Coulthard ne pouvait que limiter les dégâts - trois secondes dans le 2ème secteur - et faire place nette à Mark Webber, déterminé à ne pas sombrer. Refrénée par les mauvaises conditions d'adhérence, la Jaguar de l'Australien bouclait son tour au-delà des 1'59.

Olivier Panis allait être confronté aux pires difficultés pour maintenir sa Toyota sur le droit chemin et terminait les 6,973 km du tracé ardennais en 2'01. Nick Heidfeld - et sa Jordan équipée de gommes Bridgestone - touchait rapidement les limites de son package mais réussissait néanmoins à devancer la TF104 du Français à l'arrivée.

Christian Klien réussissait un tour sous la barre des deux minutes - une performance irréalisable pour les deux valeureux pilotes des Minardi mais qui n'empêchait pas Zsolt Baumgartner de se payer le luxe de boucler un tour plus rapide que la Toyota de Panis!

Giorgio Pantano ne concédait que 4 dixièmes de retard sur Michael Schumacher à l'issue du premier partiel, une prouesse que le jeune Italien de l'équipe Jordan ne pouvait certes pas maintenir sur l'ensemble du tour mais qui permettait à l'EJ14 n°19 de s'intercaler entre les deux Jaguar.

Jarno Trulli s'élançait à son tour sur le toboggan ardennais pour venir se classer dans le sillage de la Renault d'Alonso. Ricardo Zonta se montrait bien plus incisif à bord de la seconde Toyota.

Le jeune Brésilien prenait tous les risques pour garder la tête hors de l'eau mais l'état de la piste n'autorisait pas le moindre écart... Ce qui devait arriver, arriva soudainement - la monoplace s'en allant dans une traversée du gravier et se soldait par un léger contact avec les pneus de protections.

Felipe Massa s'en donnait à cœur joie à bord de sa Sauber-Petronas et venait déloger Fisichella de la troisième place pour 11 millièmes. Dernier à s'élancer, Kimi Räikkönen sera finalement le plus dangereux rival des voitures équipées de pneus Bridgestone et propulsées par un moteur Ferrari. Le Finlandais n'échouait en effet qu'à un peu moins de cinq dixièmes de Barrichello - 1"616 derrière Michael Schumacher!