Grand Prix d'Espagne

Alors que le Pape Jean Paul II a été accueilli samedi à Madrid par le roi Juan Carlos et la reine Sofia, pour le 99ème voyage officiel de son pontificat (le cinquième en Espagne, ndlr), les prières des nombreux admirateurs ibères étaient surtout destinées à favoriser Fernando Alonso dans sa quête de la pole position sur le circuit de Catalunya, près de Barcelone.

Un ciel bleu et des conditions quasi-idéales tant sur le plan de la température que du vent étaient de mises lorsque se sont élancés les premiers fidèles: Justin Wilson et Jos Verstappen à bord de leur modeste Minardi-Cosworth en tête de la procession. Contrairement à l'usage, c'est le Britannique qui se montrait plus véloce que le Néerlandais!

Pressé de bien faire, Ralph Firman signait un premier chrono de référence, près de deux secondes plus vite que les monoplaces italiennes passées avant lui. Fisichella quant à lui se voyait contraint de se rabattre sur la voiture de réserve dont les mécaniciens s'affairaient pour l'adapter à ses mesures. Cela ne facilitait pas la tâche de l'Italien, relégué exceptionnellement derrière Firman.

Nick Heidfeld, quatrième pilote en piste cet après-midi, améliorait nettement le temps de la pole position. Le jeune Allemand et la Sauber passaient sous la barre des 1'20 au tour avant que Frentzen lui emboîte le pas. Heinz-Harald plaçait sa C22 juste devant celle de Nick.

Parti à bord de sa voiture de réserve, Juan Pablo Montoya espérait limiter les dégâts... il n'en sera rien puisque le Colombien parviendra tout juste (50 millièmes) à devancer la Sauber de Frentzen. Sur la deuxième Williams en piste, Ralf Schumacher s'emparait de la pole position provisoire mais le jeune Allemand restait au dessus de la barre des 1'19 au tour.

Antonio Pizzonia ne fera pas de miracle face au chronomètre, le Brésilien parvenant seulement à intercaler sa Jaguar entre les deux Jordan. Jacques Villeneuve fournissait un effort convenable à bord de la BAR-Honda (reconstruite à cause de son accident ce matin) et parvenait à se glisser entre les deux Sauber. Mark Webber, en piste sur la deuxième Jaguar, restait plus discret que d'habitude et ne parvenait pas à faire mieux que Villeneuve.

Porté par un public tout entier acquis à sa cause, Fernando Alonso entrait dans l'arène sous les acclamations. Dans le stands Renault, Flavio Briatore et Patrick Faure retenaient un peu plus leur souffle à l'issue du premier secteur où la R23 de l'Espagnol affichait un gain de trois dixièmes. L'avance était portée à près de six longueurs à l'issue du deuxième secteur. Fernando Alonso passait finalement sur la ligne en 1'18"233 et s'emparait d'une inestimable première place.

David Coulthard ne pourra pas rivaliser avec le chrono d'Alonso, pas plus que le Finlandais Kimi Räikkönen, dont l'ardeur était sanctionné d'un passage à travers les graviers de la chicane. Le pilote de la MP4/17D préfèrera regagner le stand sans passer sur la ligne de chronométrage.

Parti pour réaliser une perf' à bord de sa TF103, Olivier Panis réussissait à placer sa Toyota au deuxième rang mais restait à bonne distance de Fernando Alonso. Jenson Button, sur la plus véloce des deux BAR-Honda, tentait avec brio de décrocher un billet parmi les premiers rangs. Le jeune Anglais buttait sur le chrono d'Alonso mais s'installait devant la Toyota du Français. Sur la seconde TF103, Cristiano Da Matta ne connaissait pas la même réussite, le débutant Brésilien atterrissant derrière la Jaguar de Webber.

A l'annonce de l'entrée en piste de la nouvelle Ferrari F2003-GA, aux mains de Barrichello, Fernando savait sa place en péril. Rubens se lançait à fond dans la bataille et s'emparait de la pole position. Jarno Trulli effectuait le meilleur travail possible à bord de la seconde R23 et viendra compléter la deuxième ligne 100% Renault.

Car pour la 53ème fois de sa carrière, Michael Schumacher s'est montré intouchable dans l'exercice de la pole position. L'Allemand signe là une première victoire pour la F2003-GA dont le potentiel reste à certifier demain sur la longueur!