Bilan

7 saisons de F1 dont 1 avec McLaren (94), 3 avec Jordan (95, 96 et 97) et 3 avec Prost (98, 99 et 2000). 128 points marqués dont 42 avec McLaren, 76 avec Jordan et 10 avec Prost. 14 podiums dont 8 avec McLaren, 5 avec Jordan et 1 avec Prost. Tel est l'inventaire du butin collecté par Peugeot depuis 1994. A l'énoncé de ces chiffres, force est de constater que le Lion aurait dû se retirer au terme de sa première année ou opter pour une politique à la Mercedes. Ce à quoi il s'est toujours refusé...

Pour fêter sa 10ème année de présence en F1 et fort de sa 3ème place au Championnat des Constructeurs 1999, Jordan avait vu grand pour la saison 2000. Certes ses ressources humaines, techniques et financières étaient loin de pouvoir rivaliser avec celles de McLaren ou Ferrari, mais Jordan n'en était pas moins prêt à relever le défi. Hélas, c'était sans compter sur une fiabilité précaire et sur la mise à l'écart de son directeur technique Mike Gascoyne.

C'est la grosse déception de l'année! Avec Jaguar, on se trouve devant le cas d'un géant automobile (Ford) qui s'offre une écurie familiale en pensant que l'argent va résoudre les problèmes. Hélas ou plutôt heureusement, la F1 reste d'abord une affaire d'hommes. Fournir des moteurs est une chose, s'entourer des bons en est une autre. Ford a échoué là où Stewart avaient réussi: donner une âme à l'écurie.

Après une première journée perturbée par de difficiles conditions climatiques, les promoteurs du GP de Grande-Bretagne ont été contraints de fermer le samedi tous les parkins spectateurs afin de les préserver pour le dimanche. En ce jour de course, bien que les autorités locales aient exhortés les fans à rester chez eux (!), il a fallu quelques cinq heures pour effectuer les 40 derniers kilomètres menant au circuit.

En entrant dans le Top 5 du Championnat des Constructeurs, BAR a rempli son contrat. Toutefois, ce résultat souffre d'un petit goût d'inachevé car la politique a joué un rôle des plus néfaste sur la sérénité des membres de l'écurie. La guerre Pollock-Reynard a de nouveau fait rage. Il faudra que cessent ces querelles internes si BAR veut poursuivre sa progression vers les sommets.

C'est avec les larmes aux yeux que le réputé solide et intraitable Gabriele Rumi annonçait au soir du Grand Prix des Etats-Unis son retrait de la F1. Contraint de vendre pour sauver Minardi de la faillite, il quittait le paddock sur un sentiment d'échec. Dernier défenseur d'une certaine idée de la F1, il était l'empêcheur de tourner en rond du système "ecclestonien". Rien que pour cela, il laissera un grand vide.