Grand Prix de Chine

Le ciel est grandement dégagé au-dessus de Shanghai à l'ouverture de la piste pour la 4ème et dernière heure d'essais libres du Grand Prix de Chine. Les premiers runs - tous en pneus durs - servent plus à vérifier l'adhérence de la piste et la propreté de la trajectoire qu'à défier le chronomètre.

Hamilton, Webber, Alonso, Massa et Sutil se positionnent à près de deux secondes du meilleur temps de la veille (Hamilton - 1'35"217) mais le rythme des 24 pilotes va crescendo à la fin des premiers relais longs de 6 à 8 tours qui permettent de confirmer la domination des McLaren-Mercedes aperçue hier tout au long de la première journée d'essais (Hamilton - 1'35"714, Button 1'36"028). Les deux MP4-25 devancent Vettel (1'36"200) et Alonso (1'36"261). Les Mercedes GP sont 6ème (Rosberg) et 10ème (Schumacher) alors que Kubica et Sutil prennent un nouvel abonnement au Top 10.

En bas de tableau, Jarno Trulli - qui teste des réglages avec beaucoup d'essence à bord, ferme la marche (1'42"489) derrière les deux HRT qui prennent Di Grassi en sandwich. Le dernier wagon de Shanghai est à près de 7 secondes de la locomotive de tête et est de plus en plus dans le collimateur des pilotes les plus rapides qui se sont plaints du trafic ce vendredi malgré la largeur et la longueur de la piste Chinoise.

Si le mercure et l'adhérence qui grimpent concomitamment semblent propices aux performances, le vent forcit également (plus de 6 mètres par seconde) et ses rafales déstabilisent fortement les monoplaces lorsqu'elles soufflent dans le dos des pilotes au freinage du 1er virage en escargot où les monoplaces ont déjà tendance à souffrir de sous-virage.

La sortie de piste de Vitaly Petrov, à 18 minutes du drapeau à damier - le Russe a trop mordu sur l'astroturf à l'extérieur du dernier virage et a écrasé sa R30 contre les rails de sécurité du dégagement construit au début de la ligne droite des stands - est encore plus radicale pour stopper les élans.

Lorsque la séance reprend son court, il reste 10 minutes aux pilotes pour effectuer une véritable simulation de qualifications, soit un run de 2 à 5 tours en gommes tendres ou encore deux de 2 tours en testant éventuellement les deux spécifications Bridgestone. A l'ouverture de l'allée des stands, les pilotes ne se ruent pas en piste et semblent opter en majorité pour la 1ère solution.

Les deux Toro Rosso sont les premières à chausser les pneus tendres. Leurs nouvelles références (Buemi 1'37"192, Alguersuari 1'37"195) ne leur font gagner que 2 à 5 dixièmes par rapport à l'ancienne en pneus durs. Le gain est similaire chez les Red Bull Racing et les autres favoris de l'épreuve Chinoise (Button passe de 1'36"0 à 1'35"7, Hamilton et Webber tournent en 1'35"5) mais l'enseignement de la fin de la matinée est que les pneus tendres conservent leur énergie après plusieurs tours lancés.

Webber progresse dans le bas des 1'35 (1'35"323) et s'empare du meilleur temps sans toutefois jeter aux orties le record 2010 de Shanghai signé Hamilton, hier après-midi. Le Britannique est 2ème (1'35"564) devant Vettel (1'35"691), Button, Alonso et la paire de pilotes Mercedes GP.

Comme en Malaisie, Felipe Massa lutte pour dompter sa F10 mais bute aussi à son tour sur les chicanes mobiles (Chandhok, dans l'épingle) et se positionne en bas du Top 10, encerclé par Kubica et Kobayashi. A l'issue de la séance, Ferrari avoue se préparer à de rudes qualifications, "les Red Bull Racing et McLaren ont l'air très rapides", remarque le cheval cabré laconiquement...